Ma synthèse personnelle

Une situation déontologiquement embarrassante
Lors de mon stage contrat en deuxième primaire, j’ai eu l’opportunité d’assister à des réunions de parents. C’étaient la première fois pour moi en tant que future enseignante, mais je savais plus ou moins comment cela allait se passer grâce à mon expérience de grande sœur. Une des mamans se présentant devant nous est aussi institutrice dans l’école, et son enfant est en difficulté à cette période, ce qui n’est pas habituel pour lui.
Dans le but de la rassurer, ma maître de stage a commencé à le comparer à d’autres enfants de la classe, en expliquant que ce n’était sûrement qu’une mauvaise passe pour lui, à cause de la fatigue, du Covid qui courre toujours… mais que ce n’était pas le cas de tout le monde. Elle a ensuite détaillé la situation personnelle de deux élèves expliquant des mauvais points quasi constants et exprimant une absence d’attente envers ces enfants.
Au départ, cette divulgation d’informations personnelles sensibles ne m’a pas choquée, je pensais qu’entre enseignantes cela était autorisé, je n’étais pas sûre de l’application ou non du secret professionnel, mais je n’étais pas totalement à l’aise avec le comportement de ma maître de stage.
Liens établis
Avec la déontologie
En faisant ma synthèse personnelle, je me suis dit que cette situation entrait dans le cadre du secret partagé. En effet, ma maître de stage donnait ces informations à un membre de l’équipe éducative et pas à un parent.
Cependant, a agit ici sans l’accord des parents des élèves concernés par le partage d’informations, sans que cela ne soit nécessaire à leur épanouissement, ni même intéressant pour eux et elle a porté un jugement négatif sur leur situation de vie, ce n’étaient pas des informations neutres.
Ces éléments font que le secret professionnel n’a pas été respecté, ainsi que le devoir de discrétion des enseignants.
Avec le serment de Socrate
« Je m’engage à mettre toutes mes forces et toute ma compétence au service de l’éducation de chacun des élèves qui me sera confié »
En avouant ne rien attendre des deux enfants cités, ma maître de stage ne respecte pas le serment qu’elle a prêté. Peu importe la situation des enfants, peu importe le manque de résultats auparavant, il est de notre devoir de tout mettre en œuvre pour que leur éducation se passe au mieux.
Avec le décret « Missions »
Première mission : promouvoir la confiance en soi et le développement de la personne de chacun des élèves. Deuxième mission : mener tous les élèves à s’approprier des savoirs et à acquérir des compétences qui les rendent aptes à apprendre toute leur vie et à prendre une place active dans la vie économique, sociale et culturelle. Troisième mission : préparer tous les élèves à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures. Quatrième mission = assurer à tous les élèves des chances égales d’émancipation sociale.
En parlant ainsi des deux élèves, ma maître de stage confesse ne pas leur assurer des changes égales d’émancipation. Si elle n’attend plus rien d’eux, c’est qu’elle a abandonné l’idée de les faire progresser, de les aider à développer leurs compétences. Elle va à l’encontre de deux des quatre missions.
Une réaction adéquate
Lorsque j’ai vécu cette situation, je n’ai pas réagi. En tant que stagiaire, il est délicat d’intervenir dans une réunion de parents, surtout entre deux membres de l’équipe éducative dans laquelle je devais faire un mois de stage et qui avait déjà des a priori sur les stagiaires.
Une fois intégrée dans une équipe éducative, en tant qu’enseignante à part entière (même si je ne pense pas que des collègues assistent aux réunions de parents comme des stagiaires peuvent le faire), j’imagine que la réaction correcte serait d’intervenir plus tard, de rappeler à ma collègue que le secret professionnel s’applique aussi dans ce genre de cas, que partager des informations personnelles d’élèves entre-nous reste délicat et ne doit être fait qu’en certaines conditions.
Et pour les enfants, parce que le bien-être doit primer sur tout, je lui proposerais soit de les observer pour elle, pendant qu’ils travaillent, afin de mieux les connaître, soit de les changer de classe, pour qu’ils gardent la même chance que les autres.