Quelques éléments théoriques
Une compétence transversale est une compétence qui touche à toutes les disciplines, qui peut être travaillée en tout temps. Elle touche des savoir-faire ainsi que des savoir-être mais pas de savoirs et elle reste bien plus longtemps acquise dans l'esprit des enfants que les compétences disciplinaires.
Il existe trois types de compétences transversales
- Relationnelles
- Instrumentales
- Métacognitives
Il est essentiel de développer les compétences transversales à l'école parce qu'elles constituent une base pour la vie de tous les jours, notamment au niveau de la collaboration, la connaissance de soi, l'ouverture d'esprit, l'esprit critique... Elles facilitent l'acquisition de savoir, le transfert, l'autonomisation... Cependant, il ne faut pas le faire sans réfléchir, en plaquant un peu partout ce qu'on peut, en les ajoutant dans chaque préparation... Il faut bien connaître sa classe, l'observer finement afin de déterminer les besoins des enfants et de développer ce qui est nécessaire.
Pour développer efficacement une compétence transversale, il faut la comprendre et la travailler à fond. Pour cela, on peut insister dessus pendant une période donnée, deux ou trois semaines par exemple. Ensuite, il faut s'assurer qu'elles sont travaillées tous les ans, afin de continuer à les faire grandir (un enfant de sixième primaire ne développera pas sa méthode de travail de la même manière qu'un enfant de première primaire).
Elles peuvent être travaillées à tout moment, pas seulement au sein d'activités dédiées mais aussi pendant des leçons, en veillant à ne pas perdre le sens de l'activité (si les enfants sont trop concentrés sur la compétence transversale et oublient ce qu'ils font, ce n'est pas constructif).
Au niveau de la préparation à réaliser, il faut tout d'abord se demander quelle compétence nous voulons travailler, ensuite la définir précisément et la distinguer de concepts proches mais pas identiques, afin d'éviter les quiproquos. Vient alors la recherche de possibles obstacles (vocabulaire pour la métacognition, égocentrisme intellectuel des plus jeunes pour la coopération...) dans le but de leur trouver des solutions avant qu'ils ne se présentent sur le terrain. Enfin, la pratique est détaillée, au même titre que pour les autres leçons.
Être transparent avec les enfants quand on travaille une compétence transversale est capital. Ils doivent savoir ce qu'on travaille, connaître leurs objectifs et avoir la possibilité d'identifier visuellement les moments qui y sont consacrés (utilisation d'un signal sonore ou visuel). Le concept ne dois pas être trop compliqué pour eux, donc on peut simplifier certaines choses pour que ça reste ludique, utiliser une mascotte à laquelle ils vont devoir expliquer ce qu'ils apprennent, comment ils apprennent...
Les stratégies ou apprentissages fait pendant le travail d'une compétence transversale doivent être accessibles aux enfants, par exemple sous forme de banques de stratégies, d'affiches, de lapbooks, de flipbooks, de cahiers interactifs, de fiches de procédures...
En fin de travail, une compétence transversale est évaluée de manière formative, c'est à dire qu'on peut vérifier ce que l'enfant a acquis ou non et lui faire des commentaires en lien avec nos observations mais pas mettre de points, on ne peut pas dire que tel élève a 4/10 en métacognition, ça n'a pas de sens. Le but est de leur permettre d'aller toujours plus loin dans leur développement personnel.
Préparation type pour une compétence transversale : Compétence transversale.pdf
En première primaire
Pendant notre stage de première primaire, il nous était demandé de travailler la compétence transversale de la métacognition, c'est à dire le faire d'apprendre à apprendre, de développer des stratégies d'apprentissages propres aux différentes situations scolaires. Ma maître de stage n'était pas trop partante mais j'ai eu de la chance, elle avait l'habitude de travailler avec des stagiaires et donc d'accepter les exigences de stage. Je n'ai pas eu l'opportunité de réellement placer des affiches dans la classe, j'ai donc décidé de regrouper mes stratégies sur des affiches regroupées ensemble en un semblant de grand livre à l'arrière du tableau noir. Ce n'était pas l'idéal en terme de visibilité mais tout ce que j'ai eu l'autorisation de faire.
J'ai amené le travail de la métacognition par ma mascotte : Blue.

Revenant d'un long voyage autour du monde (l'histoire de Blue avait été inventée dans le but d'introduire l'éveil aux langues), Blue ne se souvenait plus du tout comment faire pour apprendre à l'école... Donc elle était totalement perdue en classe. Instantanément, les enfants ont offert d'apprendre à Blue comment eux faisaient pour apprendre. Le travail de la compétence s'était transformé en une volonté personnelle de faire de Blue la meilleure apprenante possible.
Auparavant, nous avions créé, avec mes camarades de classe, une banque de stratégies illustrées. Je les avais découpées afin de pouvoir les coller sur les affiches, une fois identifiées et verbalisées par les enfants bien sûr. J'ai essayé d'amener cette réflexion sur les manières d'apprendre un maximum mais je dois admettre que j'étais plus à l'aise à l'oral, donc que j'oubliais souvent de coller les étiquettes.
Pour une première expérience, je pense que cela reste quand même très satisfaisant et j'ai moi-même grandi dans ma vision des compétences transversales puisque j'étais, comme ma maître de stage, pas entièrement convaincue en début de stage.
Banque de stratégies métacognitives : Banque de stratégies.pdf
Lors du stage contrat
Pendant le stage contrat, bien qu'il ne s'agisse plus d'une obligation, j'ai essayé d'amener un travail métacognitif dans la classe. Cependant, mes apprentissages étant très chronométrés et le plan de travail ayant constitué une concession déjà importante pour ma maître de stage, je n'ai pas poussé plus loin qu'une réflexion orale à certains moments, notamment pour que les enfants se mettent dans une bonne posture d'écoute pendant les activités liées à ce domaine.
Je regrette maintenant de ne pas avoir plus poussé, parce que j'aurais pu en profiter pour m'améliorer dans le travail d'une compétence transversale. Je pense qu'il s'agit d'une des compétences que je n'ai pas encore assez travaillé. Bien que je sois convaincue de l'importance de les travailler en classe, je ne suis pas encore bien à l'aise sur ce sujet donc j'aurai besoin de plus d'expérimentations, qu'il aurait été idéal de faire en stage mais ce n'est pas grave, je compte bien faire mon maximum pour m'améliorer tout au long de ma carrière.
Dans le spécialisé
Je n'ai pas eu l'occasion de travailler de compétence transversale dans le spécialisé, ma maître de stage n'en a pas vu l'utilité.